Programme du RDPG : La Refondation Culturelle

Publié le par WebMaster du RDPG

La culture est la conscience en évolution que l’homme prend de lui- même et du monde dans lequel il travaille et lutte.

La culture ouvre l’accès à la conscience des hommes. Comme l’éducation la culture produit l’âme nationale qui doit relever les défis de l’histoire, et construit les objectifs qui doivent donner un sens à la vie.

Là où il y a l’homme, il y a la culture ; mais elle ne va pas de soi, au gré du hasard ou de la nature. Elle est un enjeu capital car elle ne libère l’homme qu’à la condition qu’elle même soit libérée et activement prise en charge.

Mais la culture n’est seulement un enjeu identitaire ; elle créatrice d’emplois et contribue à l’enrichissement individuel national.

Pour assurer l’immobilisme politique de notre pays, la culture a été, pendant des décennies, soit étouffée, soit dévoyée    .
Aujourd’hui, elle est dans une impasse avec pour conséquence :
-notre inadaptation culturelle au contexte politique et économique du monde moderne ;
-la recrudescence des tenions intercommunautaires.
 
Pour lever les obstacles et stimuler la créativité afin d’opérer au Gabon un enracinement culturel du développement, de la démocratie, de l’Identité, de l’Unité Nationale et de l’Intégration Africaine, Nous proposons d’agir :
-Redynamiser la production culturelle ;
-Démocratiser l’information et la diffusion culturelle
 
   1 - Redynamiser la production Culturelle
 
Pour dynamiser la production culturelle trois programmes majeurs seront mis en œuvre.
 
a)    Engager un programme national de récupération de mémoire collective et de recherche sur les savoirs endogènes
 
Un pays sans mémoire  est un pays sans racine, pour une réappropriation de notre histoire, un programme national sera lancé en vue de l’édition d’une encyclopédie de notre histoire, de notre culture, de nos mythes, contes et légendes, de la médecine traditionnelle, des technologies anciennes du fer, de la céramique, du tissage, etc. Ce programme mobilisera toutes les expertises nationales et impliquera l’Etat, les collectivités locales, les communautés villageoises et les associations culturelles.
 
b)    Mettre en œuvre un vaste programme d’équipements culturels
 
 Le centre culturel doit devenir dans chaque commune, le foyer de la culture nationale, là où s’exprime l’esprit de créativité locale et se diffuse la production culturelle nationale. L’Etat apportera son soutien aux collectivités locales dans la réalisation de ce programme. Cet appui sera encadré par les Directions Régionales de la culture, structures déconcentrées qui seront chargées par ailleurs d’inventorier les biens culturels de chaque Région, d’assurer leur production, leur entretien, leur restauration et leur valorisation.
 
Une Bibliothèque Nationale digne de notre pays sera construite et équipée. La création de bibliothèques régionales et municipales sera encouragée et soutenue.
 
Le Musée National sera restauré. Une forte sensibilisation sera menée en vue de développer l’esprit de conservation et de préservation des biens culturels de sorte à susciter un vaste mouvement en faveur des musées.

Dans le domaine des arts, il nous faudra bâtir un grand conservatoire National des Arts et de la Musique ( CNAM), un groupe national pluridisciplinaire (danse, théâtre, musique, etc.) en témoignage de notre richesse culturelle et comme instrument de promotion de la culture gabonaise au Gabon comme à l’étranger.
 
Un autre témoignage de notre génie et de notre histoire sera le « programme des monuments nationaux » que nous comptons mettre en œuvre avec la participation des villes et communes.
 
c)    Promouvoir la culture et les métiers de création
 
Il s’agit à la fois de rendre les œuvres culturelles accessibles au plus grand nombre de personnes, de faire en sorte que les travailleurs culturels vivent de leur art et puissent s’astreindre à une production de qualité et continue. Pour ce faire, nous envisageons les actions suivantes :
 
-        un appui institutionnel, tant financier que technique, aux organisations professionnelles de travailleurs culturels pour renforcer leurs capacités  de production et de commercialisation d’œuvres culturelles ;
-        une meilleure protection des droits d’auteur et la lutte contre la piraterie, le pillage et l’exportation frauduleuse des œuvres du patrimoine culturel national ;
-        l’institution, avec les professionnels, d’espaces de promotion des œuvres culturelles (salons, foires, festivals)…
 
2 -  Démocratiser l’information et donner une priorité accrue à la communication sociale
 
Plus qu’ailleurs, dans les pays en voie de développement comme le nôtre, la communication, par le biais de l’information, s’impose comme un instrument essentiel d’édification à la culture et de consolidation de l’unité nationale. D’où l’importance toute particulière que nous attachons à la communication, pour réaliser la refondation culturelle du Gabon.
 
L’existence d’une presse libre est une grande conquête du multipartisme. Mais beaucoup d’obstacles (juridiques, économiques et politiques) entravent encore à l’épanouissement de la presse. La réforme du cadre juridique de la presse, dans le sens d’une plus grande libéralisation et le renforcement du rôle des médias d’Etat dans l’action politique et sociale permettra de soutenir efficacement et durablement l’œuvre de refondation du Gabon. Rendre libres les journalistes des médias d’Etat et leurs rédactions, telle est notre détermination.
 
a)   Reformer le cadre juridique de la presse écrite et audiovisuelle
 
La loi sur la presse écrite sera réformée dans le sens de l’affirmation du principe de la liberté de publication, de l’assouplissement des conditions financières de création de journaux privés et de la dépénalisation de délits de presse. La reforme du régime de la communication audiovisuelle permettra quant à elle de libéraliser les conditions de création et d’exploitation des radios et les télévisions privées. Une Haute Autorité de l’Audiovisuel plus forte parce qu’indépendante, sera instaurée pour veiller avec plus de perspicacité à la bonne exécution des missions des médias d’Etat et à la saine concurrence entre les organes de presse audiovisuelle.
 
b)   Promouvoir le développement et l’épanouissement de la presse écrite et audiovisuelle.
 
La création du « Fonds de la presse » et la « Maison de la presse » sont des signaux encourageants. Nous croyons nécessaire d’aller plus loin dans les actions en faveur de la presse.
 
L’institut Supérieur des techniques de la Communication sera réorganisé et doté de moyens supplémentaires pour assurer la formation à tous les m étiers de la Communication.
 
Les moyens de l’Agence Gabonaise de Presse (AGP) seront renforcés afin qu ‘elle atteigne progressivement une dimension internationale.
 
Nous accorderons une attention particulière à la situation sociale des journalistes et nous veillerons à ce que la réglementation leur garantisse des conditions optimales de travail et de sécurité.
 
Des licences d’exploitation seront accordées à des radios et télévisions privées à portée nationale.
La Radiodiffusion Télévision Gabonaise (RTG) sera restructurée. La Radio d’Etat sera une entité autonome. La deuxième chaîne de la Télévision Gabonaise sera privatisée avec l’ouverture de son capital au secteur privé national.
 
c)    renforcer le rôle des médias d’Etat dans l’éducation des masses et l ‘édification de la culture nationale
 
C’est à travers des contrats de programme avec l’Etat que nous concevrons la contribution des médias d’Etat à la refondation culturelle de la nation. Ces contrats doivent promouvoir l’expression plurielle dans l’équité.

Publié dans Le Programme Politique

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